RTC

Un collectif pro-palestinien s'en prend aux devantures de Carrefour liégeois

 22 janvier 2024 10:04   Liège


Plusieurs succursales de la chaîne de supermarchés Carrefour situées à Liège et à Bruxelles ont été dégradées dans la nuit de dimanche à lundi, lors d'une action de solidarité pro-palestinienne. Des activistes y ont apposé des graffitis et des affiches sur la devanture de nombreux magasins afin de dénoncer la "complicité de crimes de guerre en Israël" de l'entreprise.

L'action a notamment visé les succursales d'Ixelles, de Saint-Gilles, de Bruxelles-Villes, de Schaerbeek et d'Anderlecht, ainsi que d'autres à Liège. À l'origine, les activistes d'un groupe de citoyens se faisant appeler "groupe affinitaire de la Résistance pour les droits des Palestiniens" devaient également s'en prendre à des sites dans le Brabant flamand mais ils y ont finalement renoncé.

Les magasins ont été recouverts de divers slogans pro-palestiniens, tels que "Boycott Israël = Boycott Carrefour" et "Free Gaza - Free Palestine". Le message "Act For Genocide" a également été apposé sur les magasins, afin de faire un parallèle à la campagne "Act for Food" de l'enseigne, qui propose des conseils concrets pour mieux manger.

L'objectif de l'action était de sensibiliser les collaborateurs de Carrefour et la population belge à la "complicité avec la colonisation des territoires palestiniens occupés et les crimes de guerre commis par l'armée israélienne". Le collectif exige que le géant français de la grande distribution mette fin à ses activités commerciales dans les colonies israéliennes illégales.

Un accord de franchise a été signé en mars 2022 entre Carrefour et Electra Consumer Products et sa filiale Yeinot Bitan, une chaîne de supermarchés israélienne ayant des succursales dans les territoires occupés. "Nous nous réjouissons de la signature de ce nouvel accord qui réaffirme les bases solides de notre stratégie de franchise internationale", avait alors déclaré Patrick Lasfargues, président de Carrefour International Partnership.

Grâce à cet accord, la multinationale française a été autorisée à être le premier grand acteur étranger à ouvrir 150 magasins en Israël, dont 50 sont déjà accessibles au public depuis le mois de mai dernier. L'entreprise avait également laissé entendre qu'elle baisserait les prix des denrées alimentaires, ce dont s'est félicité le président Benjamin Netanyahu.

"Cette décision rend Carrefour complice des crimes de guerre commis par le régime israélien d'occupation, de colonisation et d'apartheid sur l'ensemble du peuple palestinien", fustige le collectif de citoyens. "Electra Group figure dans la base de données officielle de l'ONU sur les entreprises impliquées dans l'entreprise de colonisation illégale d'Israël."

Le collectif dénonce également une forme plus directe de "soutien" à l'armée israélienne. Les activistes affirment ainsi que Carrefour a soutenu "les soldats israéliens participant au génocide des Palestiniens" en "offrant des colis personnels". Le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), entre autres, avait déjà appelé au boycott de l'entreprise pour des raisons similaires.

Les activistes s'en sont également pris au gouvernement fédéral. "Nous, les citoyens, nous voulons que le gouvernement agisse, pas seulement en paroles. Des sanctions concrètes contre Israël, contre le système d'apartheid. Nous voulons que la normalisation de l'occupation et de la colonisation d'Israël cesse." (Belga)