Les dirigeants du club de football du RFC Liège ont présenté, jeudi en l'hôtel de Ville de la Cité ardente, les trois investisseurs américains qui ont récemment pris une participation majoritaire dans l'ambitieux pensionnaire de D1B.

"Nous sommes convaincus d'avoir trouvé des investisseurs qui partagent nos valeurs, notre ambition et notre enthousiasme", a résumé face à la presse et en présence de plusieurs membres et dirigeants du club, le président du RFCL, Jean-Paul Lacomble.

Le président est revenu sur le chemin parcouru depuis le sauvetage du club liégeois en 2011 par une équipe d'entrepreneurs locaux: assainissement financier, retour à Rocourt et dans le giron du foot professionnel, développement de l'école des jeunes, quadruplement du nombre d'abonnés, entente cordiale avec les autorités de la Ville, projet de nouveau stade. Mais la poursuite de la croissance du club, qui ambitionne à terme de retrouver l'élite du football belge, passait sans doute par une ouverture du capital à des investisseurs. "Cela nous a laissés avec un double sentiment: celui du devoir accompli mais aussi un sentiment de responsabilité. Comment faire pour que le club puisse continuer à grandir et ne soit pas limité par un plafond de verre. Nous devions envisager d'ouvrir le capital à des investisseurs mais des investisseurs compatibles avec les valeurs du club et de la ville."

Concrètement, l'opération, finalisée fin 2023, voit la société DPVC Sports, détenue par David Kirsch, Pasco Alfaro et Victor Alvarez, trois hommes d'affaires américains, prendre 85% de Sang & Marine Holding, la société belge propriétaire du RFC Liège. Les 15% restants demeurent aux mains de cinq actionnaires liégeois, garants de l'ancrage local du club. Jean-Paul Lacomble restera d'ailleurs président du club jusqu'au minimum le terme de l'actuelle saison afin d'assurer "une transition optimale".

Tout comme l'administrateur délégué Pierre François, dont le désir est de poursuivre l'aventure au-delà de la saison en cours. L'investissement consenti par les Américains, qui passe par une augmentation de capital, permet de tripler le capital du club, de 1,5 à 4,5 millions d'euros. "Nous quittons le cercle des clubs majoritairement détenus par des capitaux belges mais l'on rejoint le cercle encore plus réduit des clubs de foot pros à capitaux propres positifs", a encore souligné le président du RFC Liège.

Si un montant de cinq millions d'euros mis sur la table a été évoqué dans certains médias, MM. Lacomble et François n'ont souhaité ni infirmer ni confirmer ce montant.  Quant aux trois investisseurs new-yorkais, écharpe "Sang et marine" sur les épaules, visiblement impressionnés par les ors de l'hôtel de ville de Liège, ils n'ont pas masqué leur enthousiasme pour un club de football historique en Belgique, "le matricule 4", qu'ils comptent faire grandir de "manière durable" et progressive. "Ce club a une histoire, c'est quelque chose qui nous a attirés", a expliqué David Kirsch, qui se présente comme un passionné de sport et pas seulement de football.

Ancrage liégeois conservé

A l'unisson, les nouveaux administrateurs ont dit ressentir une "responsabilité" à l'égard d'un club fondé en 1892 et dont ils espèrent qu'il perdurera encore au moins 130 ans. Si les nouveaux propriétaires "prennent le contrôle du club", ils se sont engagé à en respecter l'ancrage liégeois: sur les cinq membres du conseil d'administration, deux seront liégeois, à savoir Jean-Paul Lacomble et Pierre François.

L'accord conclu prévoit aussi le maintien d'une école des jeunes forte (elle compte 600 membres) et le maintien du club à Rocourt. L'engagement sociétal du RFCL se poursuivra également. Les nouveaux moyens sur la table vont nourrir l'ambition du RFC Liège mais le club, actuellement 7e de la D1B, ne prévoit pas de faire de folies durant ce mercato ni les suivants, a laissé entendre Pierre François.

Le renforcement du capital permettra au RFCL de répondre immédiatement aux exigences que la Pro League impose à ses clubs à l'horizon 2028 et de ne plus dépendre, pour l'obtention de sa licence professionnelle, de la garantie qu'apportait seul, annuellement, son président. Signe des ambitions nourries depuis Rocourt, les dirigeants du club ont annoncé jeudi qu'une demande de licence serait introduite non seulement pour la D1B mais aussi pour la D1A...

Quant au projet de nouveau stade, Jean-Paul Lacomble entend continuer à travailler à l'avenir à sa concrétisation. De son côté, le bourgmestre Willy Demeyer a assuré que la Ville continuera à soutenir le club. "Pourquoi ? Parce que le FC Liégeois est un élément constitutif de la région et de la ville de Liège. C'est un morceau de la Ville."

Source : Belga