Le centre de tri de déchets d'équipements électriques et électroniques Recydel à Wandre est à nouveau au cœur d'une polémique. La filiale du groupe Renewi a subit 2 incendies depuis le début de l'année 2024. Les riverains relancent une nouvelle pétition pour faire réagir l'entreprise après une première en 2023 qui a recueilli plus de 1.300 signatures.

9 incendies depuis 2017, 2 depuis le début de l'année 2024. À Wandre, l'entreprise de recyclage Recycdel du groupe Renewi fait à nouveau l'objet d'une pétition lancée par des riverains. Les 700 signataires demandent une meilleure sécurisation des lieux et l'abandon du projet d'agrandissement du site. "Chaque fois qu'il y a un incendie, on doit fermer nos fenêtres pendant 48 h. T’as même des personnes qui tombent comme des mouches, c’est inadmissible. On essaie de se battre comme on peut, mais on essaye de faire bouger les choses bien qu’on ne nous entende pas de trop, mais on essaye tout ce qu'on peut", explique Luigi Gianfreda, le lanceur de cette deuxième pétition.

Derrière les arbres qui bordent l'usine, des centaines d'habitants s'inquiètent du possible agrandissement car la situation est déjà problématique. "On est à une centaine de mètres de l'usine. Les principaux problèmes, c'est la pollution, les incendies à répétition, les nuisances sonores et alors notre jardin qui pose problème aussi avec l'usine. Nos maisons ne sont pas forcément très bien isolées, etc. Donc les odeurs s’infiltrent quand même. On nous dit que ce n'est pas toxique, mais pour nous, ce n'est pas ce n'est pas très respirable. Donc on préfère partir de la maison et voilà, s'éloigner un peu plus", souligne Anaëlle, une riveraine de l'entreprise.

"Janvier 2025, c'est l'ultimatum"

Ces voix qui s'élèvent pour la seconde fois en un an à travers des pétitions, alertent les pouvoirs publics et notamment Vert Ardent qui interpelle régulièrement la majorité à ce propos. "Le 2 mai, Recydel a à nouveau connu un incendie. À la suite de cela, on a demandé à ce que Recydel soit convoqué en conseil communal pour s'expliquer. Ils nous ont présenté les différentes mesures qui mettaient en œuvre ce plan d'action pour janvier 2025. Et ce que nous disons, c'est que pour nous, janvier 2025, c'est l'ultimatum. À partir de ce moment-là, si Recydel continue à connaître des incendies, il faut fermer l'entreprise le temps de trouver de vraies solutions pour la qualité de vie des riverains, mais aussi pour la sécurité des travailleurs", souligne Caroline Saal, cheffe de file du groupe Vert Ardent.

"Un dialogue plus transparent, plus proactif"

Face à ce nombre croissant de réactions, Recydel, d'ordinaire si taiseuse, a accepté de nous livrer une interview. "La sécurité est une priorité absolue pour Recydel, donc nous mettons tout en œuvre pour garantir un environnement sûr et nous continuerons à intensifier nos efforts à l'avenir en la matière. Et outre le volet opérationnel, nous voulons également répondre à leurs préoccupations à travers un dialogue plus transparent, plus proactif. C'est vrai que jusqu'à présent, on était plus focalisé sur le volet plus opérationnel, sur la bonne conduite de nos opérations, mais on réalise de plus en plus qu'une bonne entente avec les riverains est indispensable pour garantir un avenir durable pour tout le monde", rassure Thibault Bricteux, porte-parole de Recydel (Renewi).

Pour garder le contact avec les riverains, Recydel pense à une réunion annuelle avec eux, à l'opportunité de visiter le site ou encore à des informations régulières sur ce qui s'y passe. Ce projet serait lancé dès les premiers mois de 2025.

P.J.